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JEAN-ELIE
28 ans, concepteur-rédacteur dans une agence de publicité

Qu’est-ce que tu aimes au Liban ?
Le Liban c'est là où je suis né, c'est là où j'ai grandi. Tous mes souvenirs sont dans ce pays
donc j’y suis attaché. Ici j’ai ma famille, mes amis. J'aime son climat méditerranéen.


Qu’est-ce que tu détestes au Liban ?
La culture, ou plutôt l'espèce de Borsht informe que nous appelons culture et qui n'est qu'un amalgame
des éléments les plus superficiels de cultures variées. La société. Bien que j’ai réussi à trouver de vrais amis ici, j'ai souvent l'impression de ne pas appartenir à mon propre pays. Je ressens une irritation quasi-viscérale quand je me retrouve confronté à la vanité, la superficialité ou même la pure imbécilité que je ne retrouve que trop souvent dans la société libanaise.
Quant à la vie politique, je suppose que la politique d'un pays n'est que le reflet de sa société. Pour moi, ce n'est même plus de la politique, ce sont des histoires mafieuses qui camouflent un manque absolu d’une véritable pensée indépendante dans ce pays. Tant qu'il n'y aura pas de véritable courant libéral, la vie politique ici ne sera qu'une mascarade, une danse entre vautours pour voir qui s'attribuera la plus grosse part de la carcasse.


Es-tu actif dans une association ou un mouvement ?
Pas du tout, pour la simple raison qu'aucun mouvement ne me représente pleinement. Je préfère utiliser ma voix pour stimuler le débat, et occasionnellement mon vote. Je suis également très individualiste et je n’aime pas l’idée de devenir membre d'une quelconque organisation. Il faudrait vraiment que je trouve un mouvement qui reflète parfaitement mes idéaux pour que je m'y joigne.


Comment vois-tu l’avenir de ton pays ?
C'est difficile de prétendre pouvoir prédire l'avenir. Peut-être que le statu quo se perpétuera, mais je dois avouer que je me sens un peu pessimiste. Il me semble que le chamboulement qui se passe dans la région porte de grands risques, et les extrémismes semblent se revigorer. Ce qu'on appelle "le choc des civilisations" ne disparaitra pas par la simple volonté des bien-pensants. J'ai l'impression que les choses s'accélèrent vers le seuil ou la confrontation entre la société ouverte et la société fermée sera inévitable. Et cette confrontation ne prendra pas place simplement entre nations, mais surtout au sein des nations. Je ne parle pas seulement du Liban.


Si tu devais quitter le Liban, où voudrais-tu vivre ?
J'ai toujours voulu vivre aux Etats-Unis. San Francisco est la ville de mes rêves. En fait, ce serait soit la France,
soit les Etats-Unis parce que ce sont les cultures dans lesquelles je me retrouve le plus.


Un rêve ?
J'ambitionne de devenir un grand écrivain. Si ce n'est du calibre d’Hugo et Tolkien, respectivement mon poète et mon écrivain préféré, j'espère quand-même pouvoir rivaliser avec un Barjavel ou un King. C'est certes un grand projet, mais c'est justement cela, un rêve, ce en quoi on croit malgré l'apparente improbabilité monstrueuse de la tâche.




Le Liban que j’aime
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Malek
Charles Malik représente pour moi tout ce que pourrait et devrait être l'homme libanais.
C’est une image sacrée d'un passé glorieux.
C'était un grand écrivain qui a participé à la rédaction de la déclaration universelle des droits de l'homme
aux côtés d'Eleanor Roosevelt, et un grand penseur comme il en reste peu.


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