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ALI
21 ans, étudiant en affaires internationales

Qu’est-ce que tu aimes au Liban ?
D'abord, j’aime la nourriture libanaise! Tous les mezzés comme
la viande crue, les kebbeh et le sawda (foie) et l’arak !
J'aime la vie simple dans les villages éloignés parmi les personnes âgées. Dans les villages, vous êtes toujours loin des Libanais hypocrites. Vous trouvez des gens honnêtes, de l'air pur, pas de bruit et des arbres.


Qu’est-ce que tu détestes au Liban ?
En fait, je déteste tout au Liban, mais surtout les gens et leur mentalité, la superficialité dans leur façon de penser. 
Ils ne savent pas comment sortir de leur boîte. Tout ce dont ils se soucient, c'est la société et ce que la société va dire au sujet de leur travail ou de ce qu'ils font. Deuxièmement, le sectarisme et comment les gens se différencient les uns des autres en fonction de leurs confessions. Il est évident que vous pouvez connaître les gens et leur mode de vie par leur confession. 
C’est un stéréotype, mais c’est aussi une réalité. 
Ils se donnent eux-mêmes des étiquettes : à Achrafieh, les gens sont francophones, alors il y a des Maronites, à Beyrouth, c’est plutôt sunnite ; les gens qui sont toujours chaotiques sont chiites, etc. Je déteste la pollution et Beyrouth car c'est une ville de béton. Je déteste notre gouvernement. Tout est basé sur la wasta (le népotisme). 
Ce que je déteste le plus, ce sont les universités parce qu'elles n'enseignent pas, ce sont des entreprises qui prennent de l'argent. Je déteste payer pour l'éducation.


Es-tu actif dans une association ou un mouvement ?
Au Liban, la plupart du temps vous êtes né dans un mouvement en fonction de votre famille, mais moi je ne le suis pas.
Je préfère le mouvement anti-sectaire et m'impliquer dans les organisations de la société civile. Mais la plupart d'entre elles ne se préoccupent que de l'argent et non pas des êtres humains. Pour être honnête, je ne me retrouve dans aucune. 
J'ai un problème avec le fait de m’affilier à un groupe ou un parti au Liban.
Je ne me m'identifie même pas en tant que Libanais, parce que si vous voulez vous sentir connecté à un mouvement ou un parti, vous devez vous sentir en sécurité. Etre libanais c’est être inhumain. Pourquoi devrais-je me sentir libanais lorsque l'Etat ne me propose rien: pas d'électricité, pas d'éducation et pas de transport public décent. Et quand on devient vieux, on ne peut rien obtenir du gouvernement, même pas une assurance médicale.


Comment vois-tu l’avenir de ton pays ?
C’est un avenir incertain, mais ce n’est pas lumineux. Cela va être un long tunnel sombre. Nous avions la chance de tout réparer après la guerre civile, mais toutes les nations et les politiciens ont détruit cette chance. Et maintenant nous sommes 
au bord de la falaise. J'ai même entendu dire que le Liban pourrait être reconnu comme un pays en faillite. 
Je me soucie de l'avenir du Liban, mais je me soucie encore plus de moi-même et comment je peux garantir ma sécurité à l'avenir. Espérons-le ce ne sera pas ici…


Si tu devais quitter le Liban, où voudrais-tu vivre ?
Je déteste l'Amérique du Nord parce que ce sont des pays où l'argent parle. Je préfère l'Europe pour la culture et l'Amérique latine pour son style de vie et ma famille (au Brésil).


Un rêve ?
Un éveil intellectuel au Liban. Nous avons besoin d'une révolution française au Liban (d’un style similaire) et d’y ajouter 
la protection sociale. Nous avons besoin d'un véritable mouvement culturel, une renaissance, parce que l'économie 
ne peut pas changer la société. Les mentalités doivent le faire.




Le Liban que j’aime
http://www.youtube.com/watch?v=L83n4zhg8Jw
Cela montre qu'il y a des gens créatifs au Liban. 
«Général Suleiman, rentre à la maison, tous les politiciens corrompus, rentrez à la maison!" 
C'est une chanson simple qui critique tout…


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