Qu’est-ce que tu aimes au Liban ?
J’aime surtout Fairouz, c’est ma diva préférée ! Par exemple, cette chanson, « Eh fi amal (oui il y a
de l’espoir) ». Sinon j’aime la biodiversité que nous avons, nos forêts, l’hospitalité des Libanais,
notre culture et bien sûr la nourriture !


Qu’est-ce que tu détestes au Liban ?
Le confessionnalisme, les discriminations, le chaos. Le confessionnalisme est la principale raison de nos problèmes depuis toujours. Cela contribue à effacer le concept de citoyenneté. Malheureusement, nous ne sommes pas des citoyens
qui appartenons à un pays. Ici, chacun suit sa confession et les leaders de sa religion sans penser au bien public.
Je suis une personne religieuse qui pratique sa religion mais pour moi cela doit être limité à l’église, la mosquée ou la synagogue.
En société, je suis Libanais. Et je me comporte avec les autres en tant que citoyen qui a les mêmes droits et devoirs.
C’est écrit dans notre constitution mais cela n’est pas appliqué !


Es-tu actif dans une association ou un mouvement ?
J’ai été actif dans la Croix-Rouge libanaise de mes 16 ans jusqu’en 2005. Ensuite, j’ai fait partie de plusieurs associations comme « Nahwa el Muwatinya » qui veut dire « vers la citoyenneté ». Et depuis 2009, je participe à tous les mouvements pour les droits de la femme, de l'environnement, la laïcité, etc. Cette année je fais partie de l’organisation de la Laïque Pride.
Si je m’investis, c’est parce que je refuse d’être passif. Il faut travailler et être optimiste pour un changement, même si c’est très difficile, au lieu de se plaindre tout le temps.


Comment vois-tu l’avenir de ton pays ?
Je ne suis pas vraiment optimiste… Cela fait plus de soixante-six ans que l’on pratique la « démocratie » et jusqu’à aujourd’hui on n’a pas su créer une nation, ni même une identité. C’est peut-être pour cela que j’aime tant Fairouz car elle a pu, par sa voix, donner une identité aux Libanais. Je trouve mon Liban dans ses chansons.


Si tu devais quitter le Liban, où voudrais-tu vivre ?
En Europe pour le respect des droits de l’Homme, les transports publics, un meilleur urbanisme… Je ne recherche pas l’argent sinon j’opterais pour le Qatar ou l’Arabie Saoudite.


Un rêve ?
Vivre dans un pays où je serais respecté pour mes opinions, mes choix de vie et où je pourrais réaliser mes ambitions.
Je préfère que ce soit au Liban, mon pays. Mais sinon n’importe où ailleurs…