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Nasma
23 ans, formatrice en changement social

Qu’est-ce que tu aimes au Liban ?
J'aime sa nature, la proximité des lieux les uns des autres. Ce que j’aime surtout c’est sa grande culture, sa diversité et son histoire. Ces mêmes choses sont celles que je peux haïr parfois 
quand les gens les utilisent à des fins politiques ou de pouvoir.


Qu’est-ce que tu détestes au Liban ?
Je déteste le sectarisme, la superficialité de certaines personnes, le manque de respect des croyances et des pensées des autres. Je déteste que nous ayons certains des meilleurs écrivains, artistes, musiciens et scientifiques, 
mais que nous nous vantions de figures politiques ou religieuses qui n'ont jamais été constructives ou juste avec les citoyens libanais. 
Je déteste que les gens se disent libéraux mais agissent exactement à l'opposé. Je hais aussi les stéréotypes que nous avons les uns envers les autres et qu'une personne soit toujours évaluée en fonction du groupe auquel elle appartient
et non en tant qu’individu ou être humain.


Es-tu active dans une association ou un mouvement ?
Je suis bénévole au département de la jeunesse de la Croix-Rouge libanaise depuis juillet 2006. Je suis membre de deux
de ses programmes, PVH (les valeurs humaines et principes) et un programme contre les accidents de voiture. Depuis 2006,
je suis également entraîneur bénévole auprès d’Injaz (une organisation qui propose des formations sur l'économie pour les étudiants). Je suis aussi membre de CHAML, une organisation qui travaille en matière de plaidoyer, lobbying et de campagnes sur des questions graves, comme l’abolition de la peine de mort et la loi sur la citoyenneté libanaise.
J'ai d'abord fait du bénévolat pendant la guerre de juillet 2006. Je me sentais tellement mal d’être à la maison au lieu d'aider les autres. Je voulais juste apporter mon aide à ces personnes à ce moment-là. Mais ensuite, c’est devenu une dépendance et j'ai vu que la nourriture et les médicaments, ce n’est pas ce que veulent les Libanais. Ils ont plutôt besoin d’une autre mentalité.


Comment vois-tu l’avenir de ton pays ?
A la façon dont cela va maintenant, très mal... La politique utilisée au Liban est très intelligente, ils rendent
les gens affamés afin d’être suivis. Ils leur font ressentir de l'insécurité afin que les Libanais recherchent la sécurité auprès 
de leurs dirigeants politiques. La position du "gouvernement" est tellement faible. Il n'y a pas d'égalité nationale ni de sécurité ni d’assurance maladie pour tous... Les droits humains fondamentaux ne sont pas là. Vous obtenez vos droits
en obéissant à votre «groupe» et en étant un bon disciple silencieux, même quand tout est en train de s'effondrer.


Si tu devais quitter le Liban, où voudrais-tu vivre ?
Ce serait un pays qui a la sécurité, le respect égal de tous ses citoyens, qui motive les gens à être plus créatifs,
qui a de bonnes relations avec tous les pays, donne à ses citoyens le droit de s'exprimer, a une loi laïque, n’est pas obéissant 
à d'autres pays ou dirigeants, fait ses lois en fonction des besoins des gens, et peut rêver à haute voix... 
Peut-être aucun des pays de ce monde.


Un rêve ?
Mon rêve est d'enseigner aux gens comment fabriquer les clés pour déverrouiller leurs propres chaînes, et de réveiller
ceux qui n’ont plus leurs chaînes mais se sont emprisonnés eux-mêmes dans une grande prison afin qu’ils sortent de leur boîte factice.




Le Liban que j’aime
Photo ici
C'est un moment où tous les Libanais de toutes les religions s’aiment les uns les autres.


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